La semaine prochaine, c'est Bruce Springsteen qui passe à Paris. C'est le 4 Juillet, c'est la fête de l'Amérique, et la fête de l'Amérique, ça se fête. Tous les ans, c'est le vieux Willie Nelson, l'un des chanteurs country-outlaw les plus populaires des USA, fumeur de pétard acharné de bientôt 80 piges, qui organise son pique-nique dans un ranch Texan - avec des ptits gars du crû qui aiment la bonne country et l'anti-conformisme sudiste. Cette année encore il y aura du beau monde sur les plaines de Fort Worth, avec notamment le fiston de Willie Nelson, le petit Lukas, qui envoie déjà du lourd, et que merde, il faut commencer à suivre de près.
Billy Joe Shaver sera également de la partie, un vieux bougre de la génération de Willie, qui est notamment connu pour sa chanson "Live Forever", et qui a défrayé la chronique il y a quelques années en tirant une grosse baltingue dans la tête d'un type qui l'insultait, et ce après lui avoir demandé "Where do you want it?". Elle a fini dans la face du pauvre type. C'est aussi ça, la fête de l'Amérique. A noter que la chanson figure dans le dernier film de Podalydès, "Adieu Berthe", reprise par Joe Ely (film dans lequel mon cousin Benoît fait ses début sur le Big Screen, tiens, au passage).
Last but not least, l'immense Ray Wylie Hubbard viendra jouer ses chansons de redneck surréalo-situationniste, avec son fiston prodige à la gratte. Ray Wylie, il était il y a trois ans au festival country de Craponne sur Arzon, en Auvergne, où on est allé le voir avec Mathieu et Barbara. Un des concerts les plus excitants qui nous ait été donné de voir, les références que Hubbard lançait entre ses chansons, Antonin Artaud et Rimbaud notamment, tombant malheureusement dans l'oreille des motards sourds qui composaient l'assemblée ce soir là.
Voilà. On aurait rêvé d'être dans un coin du Texas la semaine prochaine, mais on sera à boire des bourbon à côté de Bercy avant d'aller voir le grand Bruce - l'un des meilleurs performer de tous les temps. Et vous, vous glandez quoi pour la fête de l'Amérique ?
La musique, le temps, les heures étonnées passées sur une chaise rotative à parcourir l'histoire des choses bien écrites. L'immensité qui nous fait face est enivrante, les possibilités innombrables, et les lignes claires de tous ces livres nous appellent en permanence à parcourir les rues d'en bas avec un sourire non feint, un émerveillement chaque jour renouvelé.
L'été de Paris s'avance avec prudence. Le soleil ne transparait pas encore de façon tout à fait bienveillante, et nos envies de rencontres nouvelles décuplent à chaque instant. Peut-être que c'est aussi ça, la vie. Des projections, des attentes, des ambitions renouvelées.
Je jouai avec mon frère Corentin la semaine dernière à la bibliothèque municipale de Ville d'Avray, grâce à Jean-Baptiste Moreau qui nous y avait invité. C'était la fête de la musique, et le public qui s'asseyait devant nous avait notre âge d'antan, lorsque les années 90 démarraient et que le Danemark battait l'Allemagne en finale de l'Euro. Merde. Des enfants. Expérience douce. Il nous a fallu adapter quelques unes des chansons du répertoire pour satisfaire au mieux l'appétit musical des petiots, mais la soirée commençait bien. Quelques heures plus tard, sur le parvis du Vieux Léon, nous revenions sur scène pour deux chansons, pour la soirée organisée par Kim Giani. Autre ambiance, plus enivrée, mais ce fut drôlement bon une nouvelle fois. Comme au cours de mon concert précédent au Vieux Léon, j'étais accompagné sur scène, outre de Corentin à la basse, de Kim à la batterie, de Yaco (Ollie Joe) à la guitare électrique, avec en bonus cette fois-ci Raf à la trompette (qui joue déjà sur l'enregistrement de Quitter l'enfance), et Jan, que Kim a fait monter sur scène, à la steel guitar. Ca m'a redonné envie d'aller faire des concerts à Austin, chez mon pote Ryan (see video), pour joyeusement proposer une alternative countrysante à la French Touch électro qui emmerde tant les cowboys, réacs ou libéraux, de là-bas. Tiens, d'ailleurs. On m'a proposé de venir gratouiller au festival folk de Fayetteville, dans l'Arkansas, au mois d'août. On passe par là avec les copains, alors ça sera l'occasion de tester le machin. En attendant que les Alliances Françaises de Chicago, New Orleans et Lafayette me répondent.
Mon pote Ryan O'Donnell, chanteur du Navasota String Band
Depuis quelques jours, j'écoute avec attention et en parallèle deux albums. Le At My Window, de Van Zandt, de 1987, et un vieux vinyle de Georges Chelon, grand bonhomme de la chanson française, qui a écrit des chansons magistrales dans le temps (et continue d'en écrire). L'écoute presque exclusive de ces deux artistes agit de façon amusante sur la perception que l'on se fait de leurs musiques, et des espèces de comparaisons croisées s'opèrent dans la tête - qui établissent des liens entre leurs univers.
Essayant d'être attentif depuis quelques semaines aux arrangements et à la production des albums que j'écoute, je trouve dans la simplicité de l'album de Van Zandt, produit par deux vieux loulous du folk ricain, Cowboy Jack Clement et Jim Rooney, une efficacité foutrement probante. Il y a une sorte de neutralité moderniste, qui tout en donnant une couleur sacrément enivrante aux chansons, évite le piège de la complexité des arrangements, de l'expérimentation trop hasardeuse, et partant, de la trop grande inaccessibilité de l’œuvre à première écoute. De même, une accessibilité trop facile est évitée par une production mesurée et l'absence d'un trop plein d'instruments aux sons trop léchés. Diable, et c'est peut-être pour cela que je trouve les arrangements des albums de variété française parfois peu digestes - c'est qu'on a tendance à y perdre l'essence même de la simplicité musicale qui devrait être inhérente à l'accompagnement de chansons : la possibilité de différencier clairement chacun des instruments joués sur un enregistrement (peut-être d'ailleurs le meilleur gage de l'atemporalité d'une œuvre).
Le folk ricain a réussi ce mariage de la simplicité musicale universalisante et de l'exigence qualitative, de sorte que des artistes comme Steve Earle, Van Zandt ou John Prine peuvent être appréciés tant par les simples amateurs de "chanson", les vieux, les très vieux, les jeunes, les ruraux, les urbains, que par les hipsters théorisateurs à excès de chacune des musiques qu'ils écoutent. Merde. Et si c'était ça le modernisme, l'originalité nouvelle - faire simple, tout simple, pour que personne n'ait rien à redire :
Snowin' On Raton de Townes Van Zandt, avec le songwriter Blaze Foley tout saoul aux choeurs
Voilà quelques semaines que je n’avais
pas écrit de papier sur ce blog, vaquant à de drôles et multiples occupations, et essayant de développer mon univers musical à travers l’écoute attentive de quelques chanteurs inspirants - et l’écriture de nouveaux textes. J’ai pu effectuer
plusieurs concerts ces derniers temps, vous y étiez hein, et notamment à l’International,
au Vieux Léon et au Bus Palladium, qui m’ont permis d’étoffer l’instrumentalisation
de mes chansons et de les confronter au public, étape primordiale pour
comprendre leurs effets sur le ressenti de chacun - et affiner ce qu'il y a à affiner. Le bazar avance drôlement, j'ai une vingtaine de chansons que je considère terminées, en attendant l'étape d'après.
Parmi les faits marquants de mon
actualité récente, vous l'avez peut-être suivie, il est notamment cette chronique sur Radio Canada il y a
quelques semaines, au cours d’une émission de Monique Giroux, chantre de la
défense de la francophonie au Québec. L’histoire est amusante, car je n’étais
pas au courant qu'on allait parler de moi, et je n'en fus alerté que par cette dizaine de demandes d’amitiés sur
Facebook en provenance de Montréal, ce dimanche soir là à 22h. Il s’avère que
le chroniqueur, Jérôme Rocipon, parle de moi en des termes plutôt flatteurs à
Monique Giroux, qui semble intriguée par les références à Bertin qui figurent dans
ma biographie musicale. Jacques Bertin, dont j’aurai l’occasion de parler et de
reparler, est un des chanteurs français qui m’a le plus inspiré et que j’ai le
plus écouté ces derniers mois, et il est l’auteur d’une biographie de Félix
Leclerc, immense nom de la chanson québécoise. J’ai pu par la suite échanger quelques mails avec
Madame Giroux, en plein printemps érable, et rencontrer récemment grâce à elle
à Paris un grand éditeur musical québécois, en vue d’évoquer mon parcours et
de commencer à en dessiner les contours à moyen terme. Wop. Je vous en dirai
davantage très bientôt.
Des choses plutôt enthousiasmantes
se passent autour de moi pour plusieurs de mes amis musiciens, et notamment
pour Chloé, qui a récemment signé chez Atmosphériques pour son projet Swann.
Elle faisait la première partie de Gérald de Palmas à l’Olympia il y a deux
semaines, après avoir passé quelques temps au Pays de Galles à enregistrer
son album, en compagnie de Stephen Munson (avec qui j’ai enregistré quelques
unes de mes chansons en anglais, qui seront en ligne bientôt). Sa sortie est prévue pour dans quelques mois,
et diable, j’ai foutrement hâte d’écouter tout ça. Vous pouvez réécouter son
passage sur Taratata par ici :
Mes potes de Corte Real sortent quant à eux dans quelques jours un nouveau CD 2 titres sur le label CBE Records de Julie Estardy. Je suis toujours autant touché par leur univers, que je trouve d'une originalité extrêmement juste et précieuse. J'avais eu l'occasion de partager une date avec eux à la Bellevilloise il y a plusieurs mois, et j'espère que d'autres occasions se présenteront tout bientôt.
Voili voilou, davantage de news à venir tout bientôt. Il risque d'y avoir encore quelques points d'actualité dans les prochains jours/semaines, avec notamment le clip de Quitter l'Enfance, quelques nouveaux enregistrements en français et en anglais en ligne, et des dates à venir. En attendant je vous donne rendez-vous jeudi prochain pour la fête de la musique, où je jouerai au Vieux Léon pour la soirée organisée par Kim Giani, en présence notamment de Cléa Vincent et ses Coquillages, Ollie Joe, Victorine, My Broken Fame et quelques autres. Ca va être bien !