dimanche 13 juin 2010
Menelik II d'Ethiopie.
Mais si l'ennui. Mais si la merci de ces gens ne s'apparentait qu'au désastre... Mais si l'envie. Et si l'on n'était, au fond, que des santons de pierre, avec nos larmes de pêcheurs, parfois blêmes, parfois sans noms, et un peu superficielles. Et si les pions, sur l'échiquier, devenaient les rois de demain ? Nous pourrions, nous aimer, alors, Anne, et redevenir ce que nous étions jadis. Le faire-semblant est une insulte, et pourtant, la profération est une chose qui nous assiste, qui nous rattrape et nous entraine, une idée qui nous aime. N'oublions pas ce qui nous soutire. En un sens, ce monde est rouge. Mais il est aussi comblé de haine, et nous nous retrouvons au bar, comme des enfants à la recherche d'un nouveau crime. Regarde le ciel ! Regarde les étoiles, oui, et ceux qui nous envient ! Regarde la sagesse, l'image d'un soupir, regarde le lac, au loin, qui se ternit avec la tombée du jour, car les fables sont noires, et ton lit s'est refermé sur ta fausse morale. Assumons les prismes de l'errance. Assumons la croix, et nos dos aux sueurs écarlates. Songe, songe, Andy, les lignes vertes d'un Texas lointain t'enivrent d'un espoir que tu sais faux, car au dehors, il n'est que mers agitées, et océans sincères. Les flots sont rudes. Les mots aspirent la partie de toi qui se retrouve, au soir, dans le coin d'une bière aux acides redoutés. Chaloupe ta démarche, et redécore ton rire, Andy, chiale comme une ange, Andy, comme une larme éteinte. Je veux le soir, la défaite, le devenir incertain, je veux l'absence de remords, de la part des pensées honnêtes. Nous-mêmes, brisons l'espace, la Lune et l'Idéal, et secrètement, bénissons toutes sortes de crises politiques.
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