vendredi 17 août 2012

Réitérer. Changer. Lover. Lover un ennui quelconque, lover l'arbitre, l'ennemi. Lover le monde, ce cordage immense où s'épanchent les choses. Réitérer l'aventure, le nouveau, l'ailleurs - ou le néant pourquoi pas, le partout, l'efficace, le chez-soi simpliste. Réitérer la soif, l'etrangeté, réitérer le quoi, la couverture intense qui me glace les reins, celle d'un ruisseau, d'une femme assermentée qui jadis entonna ce déclin.

jeudi 16 août 2012

L'Amérique #2


Descendre vers le sud. Premier drapeau confédéré près de Cleveland, South Carolina. Rien depuis. Dry counties ? On les traverse sans les voir. Sauf l'autre soir, à Lavonia, GA.

Nous nous sommes baignés au lac Jocassee, SC, puis au Lurleen Lake, dans l'Alabama. Nous sommes dans l'Alabama.

Nous quittons l'Alabama. Nous quittons Tuscaloosa, college town feutrée aux températures excessives - aux fraternities un peu trop bruyantes dans les bars. Saloperie de fraternities.

On quitte Tuscaloosa, que Van Zandt nous indiquait, pour la frontière avec le Mississippi. Ce soir, on couche à New Orleans.




mardi 14 août 2012

L'Amérique





Jeudi dernier - envol pour Chicago. Vendredi, samedi, dimanche. Chicago, Louisville, Asheville. Lundi soir, hier, un dry county pesant du nord de la Géorgie. On y rigole tout ce qu'on peut, en avalant du catfish pané. La route est longue, pour New Orleans, la distance et la chaleur. Mais les mines sont ouvertes, réjouies, les sourires sont francs, et l'équilibre retrouvé de nos vies en quête d'émerveillements sans cesse renouvelés. 

Quoi de mieux qu'un dry county pesant du nord de la Géorgie pour accomplir un bout de ce bonheur absolu, qui fait avancer la vie et la Chevy le long des grandes routes d'Amérique. Quoi de mieux. 


mercredi 1 août 2012

Les bords de l'Yonne


samedi 7 juillet 2012

Poème de nuit



Alors que filent au loin les écueils des lectures du jour
Et que me viennent en tête les images des craintes d'antan
Un bruit sort dans le noir
Qui agite mes peines, ravive leur pourtour
C'est la ligne du vouloir
Qui s'écrase un peu blême, sur l'écho lent du temps

dimanche 1 juillet 2012



Silences occasionnés par des débris de roses, ces roses-là qui tombent sur ton cœur, ton cœur encore battant, espérant, et qui repense aux lignes de jadis avec une force un peu déchue - celle-là même qui laisse couler de nouveau ces larmes lourdes sur tes lèvres.

Il est dimanche et je me souviens de quelques sourires sensés - et ce désir de toi, et l'émotion qui vient à l'évocation de Lubbock, d'un Texas lointain. 


vendredi 29 juin 2012



La semaine prochaine, c'est Bruce Springsteen qui passe à Paris. C'est le 4 Juillet, c'est la fête de l'Amérique, et la fête de l'Amérique, ça se fête. Tous les ans, c'est le vieux Willie Nelson, l'un des chanteurs country-outlaw les plus populaires des USA, fumeur de pétard acharné de bientôt 80 piges, qui organise son pique-nique dans un ranch Texan - avec des ptits gars du crû qui aiment la bonne country et l'anti-conformisme sudiste. Cette année encore il y aura du beau monde sur les plaines de Fort Worth, avec notamment le fiston de Willie Nelson, le petit Lukas, qui envoie déjà du lourd, et que merde, il faut commencer à suivre de près.



Billy Joe Shaver sera également de la partie, un vieux bougre de la génération de Willie, qui est notamment connu pour sa chanson "Live Forever", et qui a défrayé la chronique il y a quelques années en tirant une grosse baltingue dans la tête d'un type qui l'insultait, et ce après lui avoir demandé "Where do you want it?". Elle a fini dans la face du pauvre type. C'est aussi ça, la fête de l'Amérique. A noter que la chanson figure dans le dernier film de Podalydès, "Adieu Berthe", reprise par Joe Ely (film dans lequel mon cousin Benoît fait ses début sur le Big Screen, tiens, au passage).



Last but not least, l'immense Ray Wylie Hubbard viendra jouer ses chansons de redneck surréalo-situationniste, avec son fiston prodige à la gratte. Ray Wylie, il était il y a trois ans au festival country de Craponne sur Arzon, en Auvergne, où on est allé le voir avec Mathieu et Barbara. Un des concerts les plus excitants qui nous ait été donné de voir, les références que Hubbard lançait entre ses chansons, Antonin Artaud et Rimbaud notamment, tombant malheureusement dans l'oreille des motards sourds qui composaient l'assemblée ce soir là.






Voilà. On aurait rêvé d'être dans un coin du Texas la semaine prochaine, mais on sera à boire des bourbon à côté de Bercy avant d'aller voir le grand Bruce - l'un des meilleurs performer de tous les temps. Et vous, vous glandez quoi pour la fête de l'Amérique ?


jeudi 28 juin 2012

L'accordéoniste Cajun Iry Lejeune

La musique, le temps, les heures étonnées passées sur une chaise rotative à parcourir l'histoire des choses bien écrites. L'immensité qui nous fait face est enivrante, les possibilités innombrables, et les lignes claires de tous ces livres nous appellent en permanence à parcourir les rues d'en bas avec un sourire non feint, un émerveillement chaque jour renouvelé.

L'été de Paris s'avance avec prudence. Le soleil ne transparait pas encore de façon tout à fait bienveillante, et nos envies de rencontres nouvelles décuplent à chaque instant. Peut-être que c'est aussi ça, la vie. Des projections, des attentes, des ambitions renouvelées.




Je jouai avec mon frère Corentin la semaine dernière à la bibliothèque municipale de Ville d'Avray, grâce à Jean-Baptiste Moreau qui nous y avait invité. C'était la fête de la musique, et le public qui s'asseyait devant nous avait notre âge d'antan, lorsque les années 90 démarraient et que le Danemark battait l'Allemagne en finale de l'Euro. Merde. Des enfants. Expérience douce. Il nous a fallu adapter quelques unes des chansons du répertoire pour satisfaire au mieux l'appétit musical des petiots, mais la soirée commençait bien. Quelques heures plus tard, sur le parvis du Vieux Léon, nous revenions sur scène pour deux chansons, pour la soirée organisée par Kim Giani. Autre ambiance, plus enivrée, mais ce fut drôlement bon une nouvelle fois. Comme au cours de mon concert précédent au Vieux Léon, j'étais accompagné sur scène, outre de Corentin à la basse, de Kim à la batterie, de Yaco (Ollie Joe) à la guitare électrique, avec en bonus cette fois-ci Raf à la trompette (qui joue déjà sur l'enregistrement de Quitter l'enfance), et Jan, que Kim a fait monter sur scène, à la steel guitar. Ca m'a redonné envie d'aller faire des concerts à Austin, chez mon pote Ryan (see video), pour joyeusement proposer une alternative countrysante à la French Touch électro qui emmerde tant les cowboys, réacs ou libéraux, de là-bas. Tiens, d'ailleurs. On m'a proposé de venir gratouiller au festival folk de Fayetteville, dans l'Arkansas, au mois d'août. On passe par là avec les copains, alors ça sera l'occasion de tester le machin. En attendant que les Alliances Françaises de Chicago, New Orleans et Lafayette me répondent.


Mon pote Ryan O'Donnell, chanteur du Navasota String Band


Depuis quelques jours, j'écoute avec attention et en parallèle deux albums. Le At My Window, de Van Zandt, de 1987, et un vieux vinyle de Georges Chelon, grand bonhomme de la chanson française, qui a écrit des chansons magistrales dans le temps (et continue d'en écrire). L'écoute presque exclusive de ces deux artistes agit de façon amusante sur la perception  que l'on se fait de leurs musiques, et des espèces de comparaisons croisées s'opèrent dans la tête - qui établissent des liens entre leurs univers.

Essayant d'être attentif depuis quelques semaines aux arrangements et à la production des albums que j'écoute, je trouve dans la simplicité de l'album de Van Zandt, produit par deux vieux loulous du folk ricain, Cowboy Jack Clement et Jim Rooney, une efficacité foutrement probante. Il y a une sorte de neutralité moderniste, qui tout en donnant une couleur sacrément enivrante aux chansons, évite le piège de la complexité des arrangements, de l'expérimentation trop hasardeuse, et partant, de la trop grande inaccessibilité de l’œuvre à première écoute. De même, une accessibilité trop facile est évitée par une production mesurée et l'absence d'un trop plein d'instruments aux sons trop léchés. Diable, et c'est peut-être pour cela que je trouve les arrangements des albums de variété française parfois peu digestes - c'est qu'on a tendance à y perdre l'essence même de la simplicité musicale qui devrait être inhérente à l'accompagnement de chansons : la possibilité de différencier clairement chacun des instruments joués sur un enregistrement (peut-être d'ailleurs le meilleur gage de l'atemporalité d'une œuvre).

Le folk ricain a réussi ce mariage de la simplicité musicale universalisante et de l'exigence qualitative, de sorte que des artistes comme Steve Earle, Van Zandt ou John Prine peuvent être appréciés tant par les simples amateurs de "chanson", les vieux, les très vieux, les jeunes, les ruraux, les urbains, que par les hipsters théorisateurs à excès de chacune des musiques qu'ils écoutent. Merde. Et si c'était ça le modernisme, l'originalité nouvelle - faire simple, tout simple, pour que personne n'ait rien à redire :


Snowin' On Raton de Townes Van Zandt, avec le songwriter Blaze Foley tout saoul aux choeurs


Allwright qui reprend Cohen


Et le grand Georges Chelon




vendredi 15 juin 2012



Yoyo,

Voilà quelques semaines que je n’avais pas écrit de papier sur ce blog, vaquant à de drôles et multiples occupations, et essayant de développer mon univers musical à travers l’écoute attentive de quelques chanteurs inspirants - et l’écriture de nouveaux textes. J’ai pu effectuer plusieurs concerts ces derniers temps, vous y étiez hein, et notamment à l’International, au Vieux Léon et au Bus Palladium, qui m’ont permis d’étoffer l’instrumentalisation de mes chansons et de les confronter au public, étape primordiale pour comprendre leurs effets sur le ressenti de chacun - et affiner ce qu'il y a à affiner. Le bazar avance drôlement, j'ai une vingtaine de chansons que je considère terminées, en attendant l'étape d'après.

Parmi les faits marquants de mon actualité récente, vous l'avez peut-être suivie, il est notamment cette chronique sur Radio Canada il y a quelques semaines, au cours d’une émission de Monique Giroux, chantre de la défense de la francophonie au Québec. L’histoire est amusante, car je n’étais pas au courant qu'on allait parler de moi, et je n'en fus alerté que par cette dizaine de demandes d’amitiés sur Facebook en provenance de Montréal, ce dimanche soir là à 22h. Il s’avère que le chroniqueur, Jérôme Rocipon, parle de moi en des termes plutôt flatteurs à Monique Giroux, qui semble intriguée par les références à Bertin qui figurent dans ma biographie musicale. Jacques Bertin, dont j’aurai l’occasion de parler et de reparler, est un des chanteurs français qui m’a le plus inspiré et que j’ai le plus écouté ces derniers mois, et il est l’auteur d’une biographie de Félix Leclerc, immense nom de la chanson québécoise. J’ai  pu par la suite échanger quelques mails avec Madame Giroux, en plein printemps érable, et rencontrer récemment grâce à elle à Paris un grand éditeur musical québécois, en vue d’évoquer mon parcours et de commencer à en dessiner les contours à moyen terme. Wop. Je vous en dirai davantage très bientôt.

Des choses plutôt enthousiasmantes se passent autour de moi pour plusieurs de mes amis musiciens, et notamment pour Chloé, qui a récemment signé chez Atmosphériques pour son projet Swann. Elle faisait la première partie de Gérald de Palmas à l’Olympia il y a deux semaines, après avoir passé quelques temps au Pays de Galles à enregistrer son album, en compagnie de Stephen Munson (avec qui j’ai enregistré quelques unes de mes chansons en anglais, qui seront en ligne bientôt). Sa sortie est prévue pour dans quelques mois, et diable, j’ai foutrement hâte d’écouter tout ça. Vous pouvez réécouter son passage sur Taratata par ici : 
                     
                        






        Mes potes de Corte Real sortent quant à eux dans quelques jours un nouveau CD 2 titres sur le label CBE Records de Julie Estardy. Je suis toujours autant touché par leur univers, que je trouve d'une originalité extrêmement juste et précieuse. J'avais eu l'occasion de partager une date avec eux à la Bellevilloise il y a plusieurs mois, et j'espère que d'autres occasions se présenteront tout bientôt.




       
        Voili voilou, davantage de news à venir tout bientôt. Il risque d'y avoir encore quelques points d'actualité dans les prochains jours/semaines, avec notamment le clip de Quitter l'Enfance, quelques nouveaux enregistrements en français et en anglais en ligne, et des dates à venir.  En attendant je vous donne rendez-vous jeudi prochain pour la fête de la musique, où je jouerai au Vieux Léon pour la soirée organisée par Kim Giani, en présence notamment de Cléa Vincent et ses Coquillages, Ollie Joe, Victorine, My Broken Fame et quelques autres. Ca va être bien !




mardi 10 avril 2012

Perspectives

De retour d'un grand weekend pascal avec toute la famille à Nice, j'en ai profité pour récupérer une vieille intégrale des vinyles de Brel, histoire de découvrir un peu mieux les chansons du grand loulou.

Lorsque j'écrivais mes premières chansons en français l'été dernier, je dois avouer que je ne connaissais que très peu l'histoire de la chanson française et de ses formidables développements. Comme on ne peut pas être spécialistes en tout, comme disait l'autre, et que je n'étais jusque là qu'un peu spécialiste d'une certaine branche du songwriting texan (la "mouvance Van Zandt" pourrait-on dire, eheh), j'avais quelque peu délaissé les textes et les musiques de ceux qui, il y a quelques décennies de cela, avaient su élever la chanson française au rang des esthétiques poétiques universelles, dans son style propre à elle. Pour ne pas partir dans tous les sens, j'ai décidé l'an passé de me concentrer sur deux symboles de cette poétique là, aux beaux mots et à l'authenticité véritable, à savoir Regianni (reprenant souvent Moustaki) et Barbara. C'est accompagné de leurs mélodies que j'ai notamment écrit Hervé, les Bords de l'Yonne, et quelques autres titres.

De Brel, je ne connaissais que les classiques qu'on écoute sur Nostalgie, sans jamais avoir vraiment porté une oreille attentive à l'univers qu'il avait dessiné. Mon pote Olivier (Ollie Fury, qui enregistre son album à New-York ces temps-ci), m'avait initié aux chansons moins connues de Brel, en reprenant au cours de mes soirées Folk à Bastille, le titre "L'enfance", que Brel interprète dans un des westerns qu'il a réalisés dans les années 70.



A part ça, rien. Avec tout ce qui va se passer sur ma platine vinyle dans les prochains jours, je pense que je saurai un peu mieux vous en parler bientôt. Quelques titres au hasard, parmi ceux que j'écoute depuis quelques semaines avec le plaisir absolu de ceux qui découvrent un monde magique qu'ils ne connaissaient pas :
- Liège
- Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient
- Mon enfance
- Le plat pays
- Voir un ami pleurer

Voilà. Sinon, j'ai donc mis en ligne la semaine passée les cinq titres enregistrés avec Kim Giani ces dernières semaines. L'objectif de ces maquettes est de passer à l'étape de la diffusion de ma musique, de commencer à bâtir un univers qui définirait une identité musicale, et de le proposer aux personnes qui pourraient être intéressées par ce projet. Les choses s'accélèrent fortement ces dernières semaines, depuis l'enregistrement de la cassette Midnight Special Records avec Cléa Vincent (qui a récemment signé chez Polydor, bravo à elle!), l'article des Inrockuptibles sur sa version papier du mois de janvier, et les diverses interviews effectuées pour des webzines (Popnews, Citazine, Klap). Je rencontre ces temps-ci différents professionnels de la musique, auxquels j'explique la démarche de mon projet, les ambitions que j'y place, tout en prenant le temps d'écouter les conseils et les avis de chacun. Et puis bim boum, nous verrons bien.



En parallèle de ce projet en français, j'enregistre les chansons de Texas in Paris en anglais avec Steve Prestage et Stephen Munson, le manager de Swann (qui va enregistrer son album pour Atmosphériques dans les tous prochains jours, yeaaaah!). Deux maquettes sont terminées et seront en ligne bientôt, et trois nouvelles ont été enregistrées cette après-midi : Bobby, Highway Of My Dreams et "Second Lover's Lament", la petite chanson que je trimballe d'une frontière à l'autre depuis trois ans (et que vous avez visionné plus de 5000 fois sur Youtube, ça c'est chouette!). L'objectif est de mener ces deux projets de front, l'un qui pourra me permettre de continuer à chanter à l'international (j'ai hâte de revenir gratouiller du côté de la Norvège, de la Hongrie ou du Pérou), et l'autre afin d'essayer de toucher un public en France, avec l'univers que je souhaite proposer. Les perspectives sont donc excitantes, et quel que soit le succès qui sera réservé à mes chansons, j'aurai le plaisir de pouvoir me lancer dans un drôle de métier, à essayer de toucher les gens par des mots et l'interprétation musicale de leur signification.

On en est donc là ces jours-ci. A composer de nouveaux titres pour élargir le choix de ceux qui seront choisis pour le futur album, à trouver des dates en France pour l'été et la rentrée, et à organiser la petite tournée que je vais faire aux US en août, avec les contacts obtenus par l'intermédiaire de Reverend Deadeye et Possessed By Paul James, deux punkfolkeux ricains que Jérôme Loisy a fait venir à Paris ces dernières années.

Bref. On lit, on danse, on mange. Le résultat des auditions RATP que j'ai passées la semaine dernière va venir, et je saurai si j'ai le droit de venir chantonner mes tunes dans les couloirs du métro ces prochaines semaines. En somme, on se marre bien, en attendant le gros concert du 27 Avril au Bus Palladium.
Le mix de Quitter l’enfance, effectué par Kim Giani, est terminé ! En espérant que le résultat vous plaira !

Voici pour vous la seconde vidéo effectuée par Popnews et Citazine. Corentin, Sebastian et moi chantons “Comme la vie est belle”, dont une version est en cours de mixage et sera en ligne bientôt.

Retour sur la soirée Midnight Special Records

Nous étions donc sur scène ce jeudi soir à l’International pour la grande soirée Midnight Special Records organisée par mon pote Victor Peynichou. Nous avions été programmés en premier, ce qui laisse toujours la petite crainte que les copains qui aiment picoler des Kir avant d’aller swinguer ratent une partie du concert, mais la salle s’est très vite remplie lorsque nous sommes montés on stage.
Pour la première fois depuis que je fais des concerts (Shebeen, avril 2007 pour la première avec Texas in Paris), j’étais accompagné d’une batterie, jouée ce soir par Kim, avec qui j’enregistre ces derniers temps. C’était un peu l’inconnue de la soirée, même si la répétition effectuée deux jours avant laissait présager une nouvelle couleur intéressante dans l’interprétation des chansons en live. Je ne sais pas si cette configuration a plu à tout le monde, mais je remercie en tout cas tous ceux qui sont venus nous faire des retours (souvent enthousiastes) - dorénavant, nous jouerons dans cette formation autant que possible.
Mon frère Corentin a comme d’habitude assuré à la basse, variant entre un jeu de basse country excellemment maitrisé, et des riffs plus subtils que nous trouvions pertinents sur certaines chansons. A la guitare électrique, Benny a également su poser son incroyable dextérité, aux couleurs tantôt western, tantôt rockab. Et à la batterie, Kim s’est éclaté, avec une adaptabilité étonnante (nous n’avons répété qu’une fois), démontrant une fois de plus son immense intelligence musicale. Je vous renvoie ici vers son blog, où il évoque ce petit concert en ces termes élogieux : “J’avais l’impression de jouer dans Palace Brothers”. Ahah.
Des vidéos de ce concert seront disponibles bientôt. Après un peu plus de quarante-cinq minutes de set, et un petit rappel en anglais, nous avons laissé notre place à Freckles et sa folk urbaine endiablée, puis à Llullaillaco, side project de Caandides, qu’on verra au prochain printemps de Bourges.
Un grand merci à tous ceux qui étaient présents à l’International jeudi soir, et puis ben forcément, on commence à faire de la pub pour le prochain concert, qui sera notre plus grosse date à ce jour : Le Bus Palladium, le vendredi 27 avril prochain. On a hâte !

Hervé



Hervé, enregistrée par Vincent Le Doeuf et Sophie Severac, à côté du feu de cheminée de l’appartement de mon frangin Corentin Hamon. Hervé il veut se faire la malle à New-Orleans, et New-Orleans, c’est justement là d’où vient Sebastian Beaudreaux, le violoniste que vous voyez derrière Corentin et moi. New-Orleans, c’est aussi là où vit Ignatius J. Reilly, le héros du roman de John K. Toole que je suis en train de terminer en ce moment, et sur lequel je me poile décidément bien.
A noter que Popnews, pour lequel la vidéo a été effectuée (en partenariat avec Citazine), est un webzine que je suis depuis que j’écoute autre chose que du silence en rentrant chez moi le soir, et du coup, c’est comme un sacré honneur d’apparaitre ainsi sur leur frontpage.
Je vous retranscris ici l’explication de texte de la chanson Hervé, que vous pouvez consulter également sur le site de Citazine : http://www.citazine.fr/article/baptiste-w-hamon-le-live
Baptiste W. Hamon nous parle du titre Hervé “C’est la première chanson que j’ai écrite en français, lorsque j’ai décidé de me lancer dans ce nouveau projet au printemps 2011. Hervé, c’est l’histoire du type qui a fait tout plein d’études et qui part bosser en costard tous les matins à la Défense, ou dans n’importe quel bureau parfois un peu affamant, mais qui rêve d’un destin plus large. Il ne sait pas trop, il se barrerait bien à l’autre bout du monde pour vivre un peu, à errer parmi les lieux qui occupent ses rêves, l’Amérique, il trouverait bien un coin d’amour, il prendrait bien le temps pour tout ça, mais le poids des choses de la société est trop grand pour lui. Alors il dit ses rêves tout haut, pour essayer un peu d’y croire, mais il est vite rembarré par ses potes qui le moquent, qui disent que ce sont là des problèmes bien bourgeois qu’il évoque, qu’il est un peu naïf, qu’il faut bien s’adapter au monde, qu’il faut grandir, voilà tout.


Hervé, il est un peu comme tout le monde, il a des rêves, et il aimerait bien que la société lui permette d’accomplir un petit bout de ces rêves là, que le système lui laisse du temps. Il n’est pas politique, Hervé, il comprend juste pas qu’on puisse passer 10 heures par jour au bureau et dans le métro, dans les cantoches tristes en bas des tours, alors qu’il y a tous ces livres à la maison, tous ces gens dehors à rencontrer. La vie file trop vite, il n’en comprend plus le sens. La machine est trop forte pour lui, et lui, avec sa bonne petite éducation, il n’ose pas tout lâcher, il n’ose pas être punk et partir malgré tout là où ses rêves le dirigent. Alors il saute. Ultime pied de nez à la société, il saute. Il ne s’attendait peut-être pas à cela, mais il est heureux de sauter. L’accomplissement, à défaut d’avoir essayé de s’accrocher un peu plus longtemps (mais pour quels résultats ?), il le trouve finalement dans la chute.
Hervé, c’est l’histoire romancée de tous ces gens qui aimeraient un peu de temps pour vivre, qui aimeraient qu’on laisse un peu la place à la réalisation de soi en dehors des cadres d’un travail aux finalités parfois difficiles à cerner. Hervé, c’est lui, c’est elle, c’est une partie de chacun de nous, de moi certainement.”

Les Bords de l'Yonne



Les bords de l’Yonne. Cette chanson fait partie des premières que j’ai écrites en français, au cours de mon stage au Pérou l’an passé. Après six années à gratouiller mes folksongs en anglais dans les bars de France et d’ailleurs (Norvège, Hongrie), j’ai donc décidé à l’été 2011 de me mettre au français, tout en continuant en parallèle mon projet en anglais (voir par ailleurs).
Ecrire en français. Incongruité ? Evidence ? Incongruité sûrement pour commencer, car l’essentiel de mes influences musicales jusque là provenaient de l’autre côté de l’Atlantique (et bien souvent de sous la Mason Dixon line). Comment alors envisager la chanson, le texte, en s’inspirant d’univers poétiques par essence très difficiles à adapter dans une autre langue? D’un pays à l’autre, d’une langue à l’autre, les esthétiques sont différentes, les ressentis, les attentes, et envisager retranscrire l’atmosphère des chansons du Vieux Sud américain dont j’étais fortement imprégné dans ma propre langue me paraissait être une tâche bien complexe. Incongruité donc, et premières difficultés dans l’approche poétique.
Mais en même temps évidence, forcément, évidence car on ne peut revendiquer l’héritage de personnages parmi les plus grands “écrivains de chansons” au monde (Bob Dylan, Townes Van Zandt, Guy Clark, John Prine, Bruce Springsteen, Butch Hancock, etc), et ne faire qu’essayer de les imiter, avec sa propre patte certes, mais dans une langue qu’on ne maitrise pas tout à fait. Il fallait donc s’attaquer au “songwriting à la française”, et tenter de trouver le bon compromis entre l’univers de la chanson américaine et l’esthétique poétique propre à notre bonne vieille langue.
                                     

                                                           Butch Hancock

Pour cela, j’ai essayé de me former aux normes de la chanson française des années 1960 - 1970, que je ne connaissais que trop peu, en m’imprégnant de textes me semblant s’approcher de ceux de ces mentors sus-cités, de par leur caractère sombre et mélancolique. J’ai donc décidé pendant quelques mois d’écouter en boucle deux de ces chanteurs de la génération de mes parents : Serge Reggiani et Barbara.
Le résultat de ces écoutes prolongées, à Lima, sur les bords du Pacifique, tous les soirs en rentrant d’un boulot qui ne m’enthousiasmait guère (j’étais alors en stage dans le cadre de mes études d’ingénieur), me vinrent assez rapidement, et j’ai ainsi pu écrire mes premières chansons un tant soit peu abouties en français. C’étaient Hervé et les Bords de l’Yonne, dont je vous propose ici une écoute.
Les Bords de l’Yonne retracent l’histoire d’une vie, d’une vie comme une autre, un peu cahoteuse peut-être, d’un individu qui comprendrait ainsi son destin au travers de ses ballades lancinantes le long des rives du fleuve de son enfance. Les choses passent, le temps avance, et avec lui les différentes appréhensions face à ce monde un peu vaste, et qui défile un peu trop vite. Le picking appliqué dans les enregistrements est celui que j’ai emprunté à Townes Van Zandt (voir cette vidéo extraordinaire, pour ceux qui ne la connaitraient pas), et il me semblait intéressant pour la maquette proposée ici d’étoffer l’instrumentation avec un violoncelle et un piano. Kim Giani, qui s’est occupé du mix, a enregistré le piano, et le violoncelle est joué par Marie Tournemouly.
Voili, voilou pour la petite explication. Je file à l’instant répéter avec Ben et Corentin, en vue de notre concert de jeudi qui arrive, 29 mars 2012, à l’International pour la grande soirée Midnight Special Records. En espérant vous y croiser !

mardi 27 mars 2012

La complainte de l'amant


Petite vidéo tournée en février dernier sur les quais de Seine par Marine Riou. Doux, doux, il faisait doux. On en profite alors pour chantonner Hervé - et puis la complainte de l'amant, adaptation française de ma chanson "Second Lover's Lament".

dimanche 25 mars 2012




Dimanche après-midi, 25 mars 2012. Il fait beau, chaud, le printemps s’avance, l’heure d’été. Je reprends l'écriture de ce blog, sagement, pour évoquer les choses qui passent et qui refluent, les désirs quotidiens, les aspirations, les contours de ces espaces musicaux qui s’avancent déjà. Les enregistrements effectués chez Kim Giani sont terminés, ils sont actuellement en cours de mixage, et feront office de maquettes pour la promotion qui va suivre.
En parallèle, un documentaire de 20 minutes sortira le 5 avril prochain, si tout va bien, filmant ma rencontre musicale avec le groupe Biterrois Cyd Jolly Roger (en écoute ci-dessus).
Les choses avancent, les choses avancent. Je lis John Kennedy Toole, la Conjuration des Imbéciles, c’est très drôle, et j’enregistre en parallèle mes chansons en anglais avec Stephen Munson, le manager de ma bonne pote Swann, qui vient de signer chez Atmosphériques.
Mon actualité musicale devrait s'accélérer, dans les prochaines semaines. Alors voilà. Je raconte ça par là. Et le reste un peu, aussi. Pour rigoler, quoi.